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11 mars 2010

Allegrini allegro !

Introduction

C'est toujours un plaisir de faire une dégustation à thématique italienne qui sort un peu des sentiers battus, même si, en terme de sentiers battus, on ne peut pas vraiment parler, avec Allegrini, d'outsider du Nord de l'Italie, au contraire.
En fait, j'ai toujours été frappé de l'unanimité du plaisir rencontré par les dégustateurs quand le domaine présente 3-4 vins à l'un ou l'autre salon et, bien que l'une ou l'autre cuvée terrasse quelques dégustateurs par sa concentration, personne ne semble jamais indifférent aux flacons de ce domaine, d'où l'intérêt, l'ombre d'une soirée de tirer le bouchon un peu plus haut avec une dégustation bien étoffée, le tout en présence d'une belle brochette de fin limiers forum-addicts invétérés, pour ne pas dire le gratin elpévien du plat pays. Je tiens à remercier Pierre et Didier d'avoir participé à la construction de cette dégustation par leur apports de flacons supplémentaires, portant ainsi le nombre de bouteilles dégustées à 18. Remerciements aussi à la maison Licata, principal source des des vins dégustés ainsi que pour un flacon de dernière minute à l'Enoteca Caffé Al Dente, sympathique petit bout d'Italie en agglomération bruxelloise.

Les photos qui suivent sont le plus souvent empruntés au site web du domaine (www.allegrini.it) et du caviste Licata (www.licata.be); les textes (hors commentaires de dégustation) sont quant à eux fortement inspirés des versions italiennes et anglaises du site web du domaine.

A propos du domaine

Le domaine Allegrini se situe à Fumane près de Vérone, dans l'appellation Valpolicella, elle-même située dans le Veneto. Cette maison a largement contribué à la métamorphose des vins de la région en contredisant ainsi largement l’image de qualité négative perpétrée dans les premières décennies de l’après-guerre, au même titre que les chiantis de la même époque.

La famille Allegrini est installée dans le domaine rural de La Corte Giara depuis le 16e siècle. Dès le début du 17e siècle de nombreux documents attestent que les Allegrini sont déjà très influents dans les arcanes de la société viticole véronaise. Le savoir-faire familial est ensuite transmis de générations en générations, sans pour autant déborder du cadre classique des vins du Valpolicella et ce, jusqu’à ce que Giovannni Allegrini prenne les commandes du domaine familial.

Vigneron et entrepreneur influent du 20e siècle, Giovannni Allegrini a consacré une énergie considérable à moderniser son domaine. Il a été parmi les premiers vignerons de la région à remettre les pratiques locales en question, en développant clairement une politique axée sur la qualité plutôt que sur les rendements juteux. Il est parvenu, en mettant en avant savoir-faire œnologique et rigueur dans le choix des raisins, à créer un groupe de vignerons, qui depuis la moitié des années soixante, produit certains des meilleurs vins du Valpolicella.
Après sa mort en 1983, ses trois enfants, Walter, Franco et Marilisa ont fait honneur à leur filiation : Walter, chargé de la réalisation de l'activité viticole, Franco, l’œnologie et Marilisa de la commercialisation apportèrent encore plus d’énergie à la réalisation des objectifs paternels et placèrent ainsi le domaine parmi les plus grands d’Italie avec une réputation internationale chaque jour grandissante.
Plus particulièrement, l'élégance atteinte aujourd'hui dans les vins produits est due au travail de Walter, ainé de la famille et hélas décédé prématurément il y a quelques années. Véritable homme de terrain, ce dernier a construit les bases sur lesquelles son frère Franco et sa sœur Marilisa peuvent encore s’appuyer aujourd’hui.

A propos des vins dégustés

Palazzo della Torre

Le Palazzo della Torre est un terroir en terrasses soutenu avec des murs de pierres sèches, véritable joyau d'architecture rurale de la montagne de Lessinia (voir ci-dessous)

Ces terrasses dominent l'ancienne "Villa della Torre", d'où les parcelles tirent leur nom. Les vignes sont plantées en pergola avec une densité faible de 3 000 branches par hectare, avec une moyenne de 20 bourgeons par branche. Cette forme de la viticulture a le grand avantage de permettre une aération optimale des grappes, ce qui garantit des raisins parfaitement sains.

Fiche technique :

Appellation : IGT Veronese
Encépagement : 70% Corvina, 25% Rondinella, 5% Sangiovese
Terroir : Podere Palazzo della Torre à Fumane di Valpolicella ; 240m d'altitude, orientation est, sol de craie et calcaire
Rendement moyen : 62 hl/ha
Vendanges : Récolte manuelle mi-octobre.
Vinification : 1ère Fermentation alcoolique à une température entre 25 et 29°C, suivie d’une seconde entre 8 et 22°C ; la fermentation malolactique a lieu fin mars.
Elevage : 15 mois en foudres slovènes.
Valeurs analytiques moyennes : Alc: 13,5% ; pH : 3,7 ; extrait sec 32 g/l ; soufre libre : 20 mg/l
Production : 220.000 bouteilles
Garde : +- 8 ans

Caractéristiques générales données par le domaine : Le Palazzo della Torre a une couleur rouge rubis profonde. Au nez, on reconnait essentiellement beaucoup de fruits des bois et de floral, avec petite pointe minérale. La structure est moyenne et l’impression de fruits secs et d'épices domine. Le vin est globalement plutôt puissant avec une longue finale minérale.

Accords met/vins : pâtes ou risotto en sauces à base de tomates ou de viandes ; pot au feu ; viandes rouges grillées avec ou sans sauce

La Grola

La Grola est un terroir d’exception situé sur la commune de Sant'Ambrogio, sur une colline qui domine l'ensemble du Valpolicella à 310 m d'altitude, occupant une superficie globale de 24 hectares. Les principaux aspects qui contribuent à faire de  La Grola un vignoble particulier sont le relief d'origine volcanique et alluvial avec un sol sec et très calcaire, son exposition au soleil sud-est, une aération fine suite à l'influence positive à l'Ouest du Lac de Garde, au Nord du Mont Baldo, la plus haute montagne aux environs de Vérone. Ces deux entités géographiques protègent la zone contre le froid des vents du Nord de l'Europe, créant ainsi un microclimat vraiment idéal pour l'épanouissement des cépages comme la Corvina et la Rondinella.

La taille Guyot, utilisée ici, est particulièrement adaptée à la production de raisins rouges destinés à la production de grands vins, tant pour les vins classiques que pour les Amarone. Ce vignoble est le plus innovant du domaine, et tout comme le vin produit, il peut être considéré comme un étalon pour s’identifier à la philosophie des Allegrini.

Fiche technique :

Appellation : IGT Veronese
Encépagement : 70% Corvina, 30% Syrah
Terroir : Podere La Grola à Sant'Ambrogio di Valpolicella, 300m d'altitude, exposition sud-est, sol de craie et calcaire
Rendement moyen : 53 hl/ha
Vendanges : récolte manuelle lors des deux premières semaines d'octobre.
Vinification : Egrappage et foulage doux des raisins. Fermentation à une température de 22 à 30°C et 10 jours de macération. La fermentation malolactique a lieu fin décembre. Elevage : 16 mois en foudres slovènes.
Valeurs analytiques moyennes : Alc: 13,5% ; pH : 3,50 ; extrait sec 30 g/l ; soufre libre : 32 mg/l
Production : 200.000 bouteilles
Garde : +- 8 ans

Caractéristiques générales données par le domaine : La Grola a une couleur rouge rubis. Un nez de fleurs et de baies mûres agréablement soutenu par une légère touche boisée. La bouche est assez puissante, fruitée intense avec une pointe de chocolat.

Accords met/vins : pot au feu ; viande rouge sans sauce et grillade ; viande rouge avec de la sauce ; agneau et mouton ; fromages puissants ou vieillis.

La Poja

La Poja est une parcelle de terre qui forme presque entièrement un petit plateau à 320 m d'altitude situé au-dessus de la Grola.
C'est une parcelle d'environ 2,65 hectares qui a été plantée en 1979 avec l'idée d'expérimenter le potentiel de la Corvina, avec comme volonté, une recherche plus de pureté que de puissance. Tout comme pour la Grola, c’est la taille Guyot qui a été choisie ici.

L'intuition de travailler ici avec un cépage unique appartient entièrement à Giovanni Allegrini, qui a développé cette idée de pars son expérience et sa connaissance de la terre. La Poja est un vignoble qui bénéficie lui aussi d'un microclimat très particulier : il dispose d’une belle exposition tout au long de la journée, d’une aération constante et repose sur un sol qui est presque exclusivement calcaire, un véritable exception dans le panorama géologique de la Valpolicella.

Fiche technique :

Appellation : IGT Corvina Veronese
Encépagement : 100% Corvina
Terroir : Sant'Ambrogio di Valpolicella, au-dessus de La Grola, 2,65 ha plantés en 1979 à 320m d'altitude, sol presque à 100% calcaire
Rendement moyen : 40 hl/ha
Vendanges : Récolte manuelle sur la deuxième moitié d'octobre
Vinification : Egrappage et foulage doux des raisins. Fermentation à une température de 25 à 35°C. Macération de 10 jours. La fermentation malolactique a lieu fin janvier.
Elevage : 20 mois en barriques françaises puis le vin reste encore 16 mois en bouteille avant d'être commercialisé.
Valeurs analytiques moyennes : Alc: 14,5% ; pH : 3,60 ; extrait sec 29 g/l ; soufre libre : 20 mg/l
Production : 14.000 bouteilles
Garde : +- 15 ans

Caractéristiques générales données par le domaine : La Poja a une couleur profonde et dégage des arômes complexes de fleurs, de prunes et de baies mûres, avec une touche minérale. La bouche est pleine avec des tannins concentrés. Une  belle acidité accentue le fruité. La finale est longue et équilibrée. Un vin d'une belle pureté.

Accords met/vins : viande rouge grillée avec ou sans sauce ; gibier ; fromages puissants ou vieillis ; après-repas, pour lui-même

Amarone classico della Valpolicella

Les parcelles qui produisent les raisins pour la vinification de l’Amarone sont situés dans la zone des collines du Valpolicella Classica : Fieramonte, Monte dei Galli, Carpan, Scornocio et Volta. Ces parcelles se situent à environ 250 m d'altitude moyenne avec une exposition prédominante au sud.

Certaines de ces vignes produisent des raisins pour la production de Valpolicella Classico, les plus belles grappes étant réservées à l’Amarone.
Le climat est doux et tempéré, grâce à la protection des vents froids par le haut plateau de Lessinia et les Dolomites. La proximité du Lac de Garde améliore encore les conditions favorables à la vigne
Les sols sont très riches en minéraux divers. Les plantations sont réalisées en pergola avec environ 3 000 vignes par hectare, permettant ainsi la parfaite maturation des raisins, plus particulièrement celles qui sont destinées au séchage.

Fiche technique :

Appellation : DOC Amarone della Valpolicella classico
Encépagement : 75% Corvina, 20% Rondinella, 5% oseleta
Terroir : collines de la région de la Valpolicella aux environs de Fumane, de 180 à 280m d'altitude, orientation sud-sud-est, sols de craie, mais aussi calcaire et caillouteux
Rendement moyen : 33 hl/ha
Vendanges : manuelles la 2ème moitié de septembre
Vinification : les raisins sèchent pendant 100 jours en cajots superposés dans des pièces thermo-régulées. On appelle cette technique l’ « Appassimento ». Ils perdent durant cette période de 30 % à 40 % de leur eau. Vient ensuite la vinification avec une fermentation en barrique à une température entre 12 et 24°C et une longue macération de 25 jours.

Elevage : 19 mois en foudres slovènes. Le vin passe encore 14 mois en bouteille avant d'être commercialisé.
Valeurs analytiques moyennes : Alc: 15,5% ; pH : 3,70 ; extrait sec 40 g/l ; soufre libre : 20 mg/l
Production : 125.000 bouteilles
Garde : +- 15 ans

Caractéristiques générales données par le domaine : L'Amarone della Valpolicella Classico est un vin moderne. Sa couleur est profonde et il possède des arômes de prunes et de groseilles noires où l'on retrouve une touche de liqueur et d'eucalyptus. La bouche est pleine avec des tannins bien présents. La finale est très longue.

Accords mets/vins :viande rouge grillée avec ou sans sauce ; gibier ; fromages puissants ou vieillis ; pour lui-même en après repas'

Autres productions :

Soave DOC Soave  80% garganega, 20% chardonnay
Valpolicella Classico
DOC Valpolicella classico 60% corvina, rondinella, molinara +- 10 euros
Recioto Giovanni Allegrini
Recioto della Valpolicella Classico D.O.C. 80% Corvina Veronese, 15% Rondinella, 5% Oseleta
Villa Giona
  IGT Veronese  50% cabernet sauvignon, 40% merlot, 10% syrah +- 45 euros

Table des millésimes

Millésime

07

06

05

04

03

02

01

00

Estimation

***

****

****

****

****

*

***

***

Millésime

99

98

97

96

95

94

93

92

Estimation

***

***

*****

**

*****

**

**

*

***** : Extraordinaire ;  **** : Excellent ; *** : Très bon ; ** : Bon ; * : Acceptable

Les vins dégustés

  1. Palazzo della Torre 2006 - IGT Veronese - 15,97 eur
  2. Palazzo della Torre 2005 - IGT Veronese - 15,97 eur
  3. Palazzo della Torre 2001 - IGT Veronese - 15,97 eur
  4. La Grola 2006 - IGT Veronese - 17,85 eur
  5. La Grola 2005 - IGT Veronese - 17,3 eur
  6. La Grola 2004 - IGT Veronese - 17,3 eur
  7. La Grola 2001 - IGT Veronese - 14,75 eur
  8. La Grola 2000 - IGT Veronese - 17,3 eur
  9. La Poja 2004 - IGT Corvina Veronese - 65 eur
  10. La Poja 2003 - IGT Corvina Veronese - 45 eur
  11. La Poja 2001 - IGT Corvina Veronese - 51 eur
  12. La Poja 1999 - IGT Corvina Veronese - 59,9 eur
  13. La Poja 1992 - IGT Corvina Veronese - 16 eur
  14. Amarone 2005 - DOC Amarone della Valpolicella classico - 59,89 eur
  15. Amarone 2004 - DOC Amarone della Valpolicella classico - 59,89 eur
  16. Amarone 2001 - DOC Amarone della Valpolicella classico - 59,89 eur
  17. Amarone 1999 - DOC Amarone della Valpolicella classico - 59,89 eur
  18. Amarone 1997 - DOC Amarone della Valpolicella classico - 59,89 eur

La Dégustation

Participants : Luc Javaux, Alfonso, Patrick Böttcher, Pierre Krier (Peterka), Frank Vanden Bulcke (fvdb), Jehan, Hugues G., Laurent Labouré, Olivier Mottard, Marc De Wolf, Michael Centola, Didier Dupont.

Les bouteilles ont été ouvertes 10 heures avant la dégustation, puis entreposées à 12°c pendant les 9 heures précédant la dégustation. Elles ont été ramenées à 20° environ une heure avant la dégustation puis servies sans carafage.

Le tableau ci-dessous donne un résumé des appréciations du groupe. Pour agrandir l'image, cliquez dessus.

Le barème de notation des dégustateurs est largement inspiré de celui pratiqué par IVV Toulouse

<10,5 : Vin à éviter pour son manque de goût et/ou sa saveur désagréable et/ou son défaut.
10,5 -11,5 : Vin sans intérêt : présente des défauts toutefois non rédhibitoires (amertume, alcool, tanins secs, acidité, manque de fruit). Vin très simple et très court.
12-12,5 : Vin moyen : souffre encore de quelques défauts mais mineurs. Vin simple et court offrant un soupçon d'intérêt.
13-14,5 : Assez bon vin : sans défaut, plaisant, de qualité tout à fait correcte, techniquement irréprochable.
15-15,5 : Bon vin : équilibré, mais manquant encore un peu de caractère, de volume et de complexité.
16-16,5 : Très bon vin : équilibré, le caractère, le volume et la complexité sont présents à des degrés divers.
17-17,5 : Excellent vin : du caractère, de la complexité, de l'équilibre, avec du volume en plus.
18-18,5 : Grand vin ou Classique : un caractère affirmé, une belle complexité, un grand volume, une race de classe et un équilibre parfait.
19-19,5 : Vin exceptionnel : vin vieux parfait qui a confirmé (ou transcendé) ses potentialités, ou vin jeune ou moyennement âgé, parfait, dont les qualités de base et le caractère paraissent extraordinaires.
20/20 : Mythique : vin à son apogée, unique, admirable, légendaire, historique qui procure une émotion rare de plénitude.

Le demi-point est donné quand on hésite à donner une cote supérieure

1. Palazzo della Torre 2006 - IGT Veronese

Le vin est rubis très foncé. Le nez est d'abord assez fermé, un peu terreux puis il s'ouvre sur des fruits noirs, quelques notes torréfiées et une pointe d'alcool. La bouche est marquée à l'attaque par une assez forte tension qui s'équilibre ensuite sur des textures plus rondes où on retrouve le fruit et des notes chocolatées avec un accompagnement boisé plus marqué qu'au nez. Les tanins sont déjà bien intégrés. La finale est agréable, fraiche et d'une bonne persistance aromatique. 14,5/20

2. Palazzo della Torre 2005 - IGT Veronese

On retrouve la robe du vin précédent, très jeune et très profonde. Le nez me paraît d'emblée plus ouvert (à l'inverse de pas mal d'autres dégustateurs), avec beaucoup de fruits noirs (cassis surtout), à la limite du compotage avec, à nouveau, une petite pointe alcoolique. La bouche est marquée d'emblée par la fraicheur sans nuire aucunement au bel équilibre de ce vin très rond et fruité en milieu de bouche, sensation de rondeur accentuée par le fait que les tanins sont très fondus. La finale, assez longue, est plus austère avec des tanins plus présents, empreinte aussi de notes métalliques et sanguines. Je trouve ce vin plus que plaisant. 15,5/20

3. Palazzo della Torre 2001 - IGT Veronese

La robe est rubis assez profond avec des notes d'évolution légèrement perceptibles. Le nez est lui nettement plus évolué. Si on retrouve les fruits noirs et le côté compoté, on est nettement plus marqué par les notes animales et de la pelure d'orange. Cela donne plus de complexité, en fait. En bouche, si l'acidité est toujours présente, surtout à l'attaque, la fraicheur laisse la place à plus de velouté, de souplesse avec des tanins très soyeux. En finale, l'impression donnée par le milieu de bouche demeure, mais avec des tanins un peu plus asséchants et une pointe d'amertume. Cela reste très appréciable et de bon rapport qualité-prix. 15/20

Globalement, on retiendra de cette première série une impression très marquée par le cachet Italie du Nord avec plus de caractère que de modernité, sans toutefois montrer de l'agressivité. La fraicheur est bien présente, de même que l'intégration des tanins est notable, le tout avec une persistance en bouche plus qu'acceptable. Bref, un bon rapport qualité prix pour ceux qui hésitent à entrebâiller plus largement leur portefeuille pour la Poja et ces vins me paraissent une excellente approche du style des vins de la maison.

4. La Grola 2006 - IGT Veronese

Côté robe, on a l'impression d'avoir gagné encore un degré de profondeur avec un rubis de plus en plus sombre. Après une infime phase de fermeture, le nez devient très exubérant à l'aération avec un boisé qui a tendance a un peu trop jouer des épaules, mais derrière cette impression plus internationale, on a une belle brochette aromatique de fruits noirs un peu liquoreux, de chocolat et même une pointe de minéralité.
La bouche est nettement plus ronde, plus souple que les pour les vins de la première série. On conserve de la fraicheur, certes, mais on est plus sur une impression de cabernet franc boisé/lacté que sur un vin d'au-delà des Alpes. Il n'empêche que c'est bien fait (trop, dirons certains) et d'une très grande buvabilité, presque juteuse. Cette impression de fruit juteux est très présente sur la finale de belle facture en terme de persistance aromatique. Ce serait moins moderne et plus complexe que cela atteindrait, en fait, une très haute qualité. 15/20

5. La Grola 2005 - IGT Veronese

La robe semble en tous points identique au 2006. Le nez, quant à lui ne passe pas par cette phase initiale de fermeture et va directement au fait : exubérance de fruits noirs et rouges, confits, lactés et toastés vanillés, le tout avec une impression de plus grande complexité. La bouche est un modèle d'équilibre entre l'acidité, le fruit, l'alcool et les tanins avec une très belle impression de fusion des composants, toujours dans le registre du soyeux. A nouveau la longueur est à la hauteur avec ce vin qui propose comme son prédécesseur beaucoup de jus avec un caractère très moderne et peut-être un poil de complexité en plus. 16/20

6. La Grola 2004 - IGT Veronese

La robe est toujours d'une grande densité avec un rubis d'une grande jeunesse et d'une grande profondeur. Le nez se livre un peu moins que pour les 2005 et 2006 mais il gagne en variété, en complexité sans que cette nouvelle pointe d'austérité ne lui soit défavorable. Côté palette aromatique, si les fruits sont toujours bien présents, les notes animales et minérales montent nettement au parloir. La bouche est de nouveau marquée par un très bel équilibre, juteux et moderne, et ceux que l'élevage ne fait fuir en aucune circonstance devraient plébisciter ce présent breuvage. Point ne suis-je cependant parkérien mais, j'ai vraiment beaucoup aimé. 16,5/20

7. La Grola 2001 - IGT Veronese

Que dire de ce vin? A l'ouverture au matin, ce n'était que défauts, tant au nez qu'en bouche. Voulant tout de même laisser une chance au moribond, je décide de le pas le jeter et attendre la dégustation pour regoûter.Force est de constater que 10 heures après, c'est toujours pas top, même si la situation s'est nettement améliorée. On retrouve tant au nez qu'en bouche du fruit et de la fraicheur mais cela tombe très vite et on est plus dans le registre de la poussière qu'autre chose. C'est pas mauvais, mauvais, mais cela manque de beaucoup de choses, surtout de précision. 11/20

8. La Grola 2000 - IGT Veronese

Retour aux affaires avec ce vin à la robe rubis foncé, bien dense qui montre cependant des traces d'évolution. Le nez est diablement bien ouvert sur des fruits noirs et rouges, toastés, presque surmuris. Si l'élevage est présent, il est plus en retrait que pour les cadets de cette série et à la place, on évolue sur plus d'animal avec un petit côté botte de cuir bien sur lui-même.
La bouche allie la fraicheur à la ronde souplesse avec des fruits voluptueux, de la torréfaction; les tanins, totalement soyeux et intégrés, ne venant en rien discuter le diagnostic. La finale est à l'unisson, peut-être, selon certains, un poil asséchante. Il n'en reste pas moins qu'on tient là le meilleur vin de la série, selon moi. 17/20

Pour une gamme de prix assez semblable, "La Grola" étant à peine 1 à 2 euros plus cher que le "Palazzo", on a ici un type de vin au caractère bien différent, bien plus international et moderne que pour les vins de la première série. On est aussi nettement plus sur une impression de velouté et de juteux que pour le Palazzo. Tout cela est du probablement à l'élevage plus marqué ainsi qu'à la présence de la syrah qui arrondit un peu les angles. Bref, très plaisant, juteux mais pas dépaysant.

9. La Poja 2004 - IGT Corvina Veronese

Passage au premier Poja de la dégustation avec, dès la robe, une nouvelle gradation dans la profondeur; on passe, en effet, ici au pourpre très profond. Le nez est intense et complexe avec des aromes de fruits noirs, de résine, de garrigue, avec aussi quelques notes florales et lactées, ces dernières rappelant un peu le caractère moderne des vins précédents. La bouche est comme le nez très puissante et ample avec une acidité marquée et ensuite un fruit énorme qui déborde du palais. Si l'élevage est présent, il est plus en retrait par rapport à la densité de matière présente. Les tanins sont fins et soyeux, ils accompagnent sans casser le rythme la grande suavité de la finale, très longue. Un vin délicieux qui doit quand même un peu prendre encore de la patine pour être à son top. 17,5/20

10. La Poja 2003 - IGT Corvina Veronese

Unique 2003 de la dégustation, ce vin va-t-il nous montrer les influences climatiques de ce millésime très chaud? La robe ne montre pas plus d'évolution que son prédécesseur; le nez, quant à lui, est toujours aussi opulent mais sur un registre plus évolutif avec des notes animales présentes au côté du fruit. L'alcool, un peu présent lui auusi au premier nez, s'efface assez vite et l'aération augmente la part des notes secondaires avec, entre autres, du sous-bois.
En bouche, la fraicheur est de misee même si l'opulence est plus marquée par l'alcool et les notes torréfiées. Cela reste donc bien équilibré, sans agression tannique et ce sentiment perdure sur la très grande longueur. Si on a effectivement plus chaud, on est loin de la canicule, le terroir ayant joué en plein son rôle de stabilisateur. Un très beau vin, à nouveau, plus prêt que le 2004. 17/20

11. La Poja 2001 - IGT Corvina Veronese

On prend les défauts de "la Grola 2001" en pire et on a cette bouteille. Ca flaire le bouchon et autres drames à plein nez. Etonnant, parce qu'à l'inverse de "La Grolla", à l'ouverture, le vin ne présentait pas de défauts, mais ceux-ci semblent s'être réveillés pendant les quelques heures d'aération du col pour s'installer largement en maîtres des lieux. Dommage, parce que on attendait beaucoup de ce flacon. 10/20

12. La Poja 1999 - IGT Corvina Veronese

Retour à une robe pourpre, dense, sans traces d'évolution majeures. le nez est d'abord un peu fermé, légèrement terreux, mais petit à petit, il s'ouvre pour s'épanouir sur des aromes de fruits noirs, de notes florales et minérales tout en étant accompagné de choses plus évoluées comme de l'animal et du sous-bois. Bref, complexité quand tu nous tiens.
La bouche perd un peu en fraicheur ce qu'elle gagne en finesse, avec toujours des fruits bien juteux, des tanins extrêmement intégrés et une longueur en bouche im-pé-ccable. Un vin qui allie finesse et maturité comme une quadra pleine d'expériences qui s'y connaît en douceurs tactiles. Très beau et loin de quitter les affaires. 17,5/20

13. La Poja 1992 - IGT Corvina Veronese

A nouveau une robe pourpre pour habiller ce vin, ici avec des notes nettement plus évoluées. le nez est maintenait dominé par les aromes d'évolution : sous-bois, truffe et animal s'en donnent à cœur joie avec une complexité intéressante, renforcée par une belle impression de minéralité.
En bouche, on retrouve les caractéristiques du 99, surtout pour la finesse et la fraicheur. Le fruit est très beau lui aussi et seule la persistance aromatique est un peu en retrait, mais cela reste pour son bel âge, un très beau vin. 17/20

Si l'élevage perçu dans la série des Grola est toujours perceptible, bien que dans une moindre mesure, La Poja affirme dans les vins goûtés plus de caractère, de finesse et de complexité. L'amplitude du fruit en bouche est remarquable, le soyeux des tanins souvent interpellant. Clairement, on est ici sur un vin de Grande Classe, mais le prix est là, aussi, pour le rappeler.

14. Amarone 2005 - DOC Amarone della Valpolicella Classico

Il y a du contraste de passer de la Poja 1992 à l'Amarone 2005, forcément, un peu cette impression qu'on ressent, après avoir dans un Parc à Thème fait plusieurs loopings, quand on repart dans l'autre sens après le moment de répit du changement de sens. C'est comme si les électrons de nos papilles se mettaient à tourner soudainement dans l'autre sens... Bref, ca explose, ma petite dame !
La robe de ce vin est noire comme de l'encre; le nez est très puissant (presque trop disent pas mal de mes petits camarades). une bombe, je pense, certes, mais aussi un effet de séquence. Fruits noirs et pruneaux sont très présents et très confiturés. Derrière ce napalm de fruits doux, on ressent tout de même bien la complexité.
La bouche est évidemment au diapason, de la chevrotine de fruits tirée en plein palais à double canon. La matière est énorme, heureusement, tempérée par l'acidité encore serrée par la jeunesse, tout comme les tanins dont le relief est ici nettement plus découpé. Et oui, ma ptite dame, si vous avez survécu au choc, vous m'avouerez que c'est quand même équilibré, même si l'alcool bien présent pourrait donner moins de chaleur. La longueur est, comme le reste, énorme.
Une chose est claire aussi... ce machin est encore trop dissocié, les forces en présence n'ayant pas eu le temps de passer à la nuit de noce pour s'unir. Alors, faudra attendre, ma ptite dame. 16/20

15. Amarone 2004 - DOC Amarone della Valpolicella Classico

Toujours la densité et la puissance au programme mais les aromes du nez vont plus vers la torréfaction et le floral, la purée de pruneau étant moins dominante; du coup, cela a bien plus de classe.
La bouche est aussi plus fusionnée, très fraiche et très ronde avec une forte densité au palais. Le fruit et la torréfaction font comme au nez bon ménage avec une impression moins serrée, des tanins plus souples et une petite perception de sucre pas dérangeante. C'est plutôt à l'équilibre général que vont nos pensées harmonieuses. Le mot est là : harmonie dans la puissance. C'est remarquable. Et quelle longueur! 18,5/20

16. Amarone 2001 - DOC Amarone della Valpolicella Classico

Une fois ca passe, deux fois, on s'interroge... mais quand pour la troisième fois consécutive que l'on frappe à la porte d'un 2001, c'est Msieur Bouchon qui vient ouvrir... là, on dit "Dites-moi Watson, n'auriez-vous pas l'impression qu'en 2001, il s'est passé quelque chose ?" Et c'est dommage parce que ce vin, on a pas envie de le jeter. Derrière le gros Monsieur Bouchon, on sent une ribambelle de bonnes intensions d'aromes, de tension et de saveurs qui crient "laissez-nous sortir". Las, on n'a pas trouvé Mamzelle Angèle, on va voir à côté. 11/20

17. Amarone 1999 - DOC Amarone della Valpolicella Classico

Mine de rien, arrivé au 17e vin, avec les structures rencontrées, on commence un peu à fatiguer du palais. Et pourtant, il faut "Tenir" ! Plus que deux vins et dès celui-ci, on sent rien qu'au nez qu'on a drôlement bien fait de serrer les rangs. Si la puissance est toujours présente, c'est plus sur le mode moderato qu'on hume ici, avec des fruits noirs bien frais, de l'animal (pour la viande(remember les Bronzés) et une multiplicité de petits aromes moins définissables qui vont et viennent pour renforcer l'impression de fine complexité. La bouche est comme une main de fer dans un gant de velours, admirable compromis entre puissance et finesse. Fraicheur, fruit, tanins structurés mais intégrés dans une trame un peu plus serrée que les plus jeunes font de ce vin un modèle de grande classe et de plaisir infini. Grand, tout simplement. 19/20

18. Amarone 1997 - DOC Amarone della Valpolicella Classico

On va dire pour faire bref, copié/collé du précédent avec encore plus de classe, de complexité charmeuse lié à un beau chocolat au nez en cadeau "Bonus", une bouche ample et cristalline, tonique, et, enfin, plus d'évolution dans les aromes de bouche. Une longueur énorme et pure complète le tableau. La perfection absolue est proche : un vin à ne rater sous aucun prétexte. 19,5/20

Que dire après tant de beaux mots couchés sur la toile numérique... et bien que j'ai été plus qu'agréablement surpris. A 19-20°c, ces vins montrent une toute autre ampleur que souvent quand ils sont dégustés dans des salons surchauffés ou dans les ristorante ou le vin se conserve à température estivale. Le résultat est que chaleur alcoolique et tanins trop durs font place ici a de la finesse, de l'ampleur fruitée et une impression, surtout sur les vins plus évolués, de grande classe.

Conclusions

De la classe, du plaisir, de la variété, on a senti dans les regards qu'il se "passait" quelque chose, hier soir, il n'y a qu'à voir l'indice de satisfaction global. Quand le domaine laisse de côté l'aspect moderne pour s'attacher au caractère, à la finesse ou la puissance, selon, c'est drôlement bien fichu et cela ne laisse pas indifférent. Bien sûr, les amoureux du pinot noir de monastère y trouveront de la chaleur, bien sûr, les portefeuilles sont plus léger après qu'avant, mais il y a de l'émotion et du dépaysement dans ces vins. En italien comme en français, on dit "bravo"...
Juste dommage ces 2001.... si quelqu'un a une explication, elle est la bienvenue !.

Et merci à l'équipe, pour tant de bonne humeur... le forum LPV, c'est grand !

Contacts

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Via Giare 9/11
37022 Fumane di Valpolicella
Verona - Italia
Tel. : +39 045 6832011
Fax :+39 045 7701774
Email :
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Web :
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Commentaires
R
Good article, and nice blog on !, I will come back again to read more about . Its worthy as well as very important information that gives insight on this subject. You are doing great job to sharing it.
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A
très bel article:)
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A
Une soirée de haut niveau, des vins de haut vol, une assemblée de très hautes compétences et un hôte que l'on qualifierait chez nous de 'FUORICLASSE"<br /> <br /> Patrizio, sei un GRANDE!<br /> <br /> Alfonso
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