750 grammes
Tous nos blogs cuisine Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vins Libres
Vins Libres
Publicité
Newsletter
Archives
Vins Libres
11 mai 2011

Dupasquier m'enèrve !

 

 

Dupasquier, y m'énerve

Qu’on se rassure, c’est pas méchant mais, y a des jours où c’est dur de s’en prendre plein la g…  à cause toujours du même comique. Vous ne comprenez rien ? Normal, seul un jeune citoyen de Nîmes répondant au pseudo d’Enzo d’Aviolo comprend mon désarroi à ce stade.

Bref, hier, session « Gaspard Club » chez Philippe Vernimmen. Déjà que ce club est composé de très fines lames..., mais le top du genre, c’est plus que probablement Philippe, surtout quand on s’approche du Jura. Rien que par sa manière de vous commenter une quille, ce mec vous met KO et renvoie dans les enfers les plus profonds tous les ayatollahs cruciverbistes de LPV. Et comme les vins proposés sont toujours au diapason du vocabulaire de l’oiseau, on comprendra qu’on n’était pas trop triste de filer vers le centre de Bruxelles, hier soir.

Sur la première paire du jour, le maître des lieux nous annonce « Même cépage sur le même millésime, une seule région » et pour le reste c’est up to you. Autre point très clair, c’est qu’on n’est pas, au vu du teint or très foncé du liquide, sur du jus de prime jeunesse, ou alors, le passage en dialyse est vachement urgent.

Et c’est là qu’il faut toujours que je fasse le malin à me jeter corps perdu dans une idée…

Au premier nez du premier flacon, je suis à donf sur des arômes secondaires de riesling avec du floral et quelques pointes de pétrole. Sur la bouche, si la tension est toujours super précise, il y a de l’amertume et du gras… avec une longueur d’une noble austérité. Je vois dès lors plus trop le roi de l’Alsace, là-dedans et, paf le suisse, je plonge sur le cousin, pinot gris de son état, qui avec l’âge offre souvent un nez proche de son cousin génétique.
Sur le second vin, on ressent les même caractéristiques, sauf que les côtés minéraux, amers sont un peu plus serrés, le gras plus ample et la finale plus gourmande parce que le fruit vient gentiment titiller l’amertume.  Le genre de montage dense et profond que j’adore, et cela me permet de confirmer mon délire en tenant même le coup sur un PG Ostertag 95.

Pas la peine d’en tire plus à ce stade de notre hôte qui nous propose un visage de marbre cachant certainement sa jouissance du désastre qui s’annonce, parce que si on annonce de gauche à droite chenin voir vin plus sudiste, tous se plantent joyeusement, à commencer par ceux qui m’écoutent.

En plus de son visage de marbre, le comique local nous repropose une nouvelle série de 3 quilles en insistant de ne pas « cérébraliser » mais en précisant : même millésime, deux vins monocépage de la même région plus un assemblage « pirate » contenant le même cépage que dans les deux premiers vins de cette série. Et à part cela, va pas falloir cérébraliser, hein ! Si vous avez compris, je peux tenter plus tard de vous expliquer le fonctionnement du tour final de la première division de foot en Belgique, c’est bien aussi. Bon, ne surtout pas cérébraliser, qu’ils disaient.

Le troisième vin (et premier de la 2e série), tout comme ses deux congénères montrent toujours la même patine de robe, genre, qui en a vu passer sous les ponts. Son nez est nettement plus beurré, sur des arômes secondaires marqués de sous-bois et un côté très solaire qui s’amplifie en bouche, parce que l’acidité des deux premiers vins est ici plus en retrait au profit de l’alcool. Si on retrouve des amers mais plus en douceurs, le tout est assez distingué mais manque un peu de profondeur.  Pour rester à fond dans ma bêtise, je me dis que la seule issue, ici, c’est un gewurz, évidemment ! Surtout que son compagnon de route et quatrième vin ne diffère que très peu, si ce n’est que le beurré me parait plus présent et que la fraicheur rebondit très légèrement mais que le côté distingué est lui plus en retrait. Mais alors, mon bon prince, si le troisième est un assemblage est un assemblage et qu’on est en Alsace, cela pourrait être un petit Deiss, sauf qu’on nous a précisé que le pirate, il est pirate à fond, donc « pas la même région ».

Donc il a tout faux, bibi.

 

 

Revenons donc à ce cinquième et pirate de vin. La chose a la même robe, mais le nez est d’emblée plus complexe, floral, fumé, des fruits blancs, aussi et même une note de café. La bouche est toujours marquée par l’amertume mais c’est plus vif avec des côtés Bière Blanche. On retrouve du solaire, de la salinité, bref, c’est vachement « chouette » tout en restant « claaasse ».

Il faut donc lever le voile : ce cinquième vin c’est tout bonnement un Hermitage Blanc de Jean-Louis Chave 97 et on est donc sur un assemblage « Roussane-Marsanne » et qui dit Roussane, dit… Chignin Bergeron, identité des vins 3 et 4 avec dans l’ordre un Chignin Bergeron de Raymond Quénard 97 suivi de son homonyme de chez Louis Magnin toujours en 97, forcément.

Et comme la thématique « Savoie vs Hermitage de Cha est lancée », on se prend un dernier uppercut magistral avec l’identité des deux premières quilles, soit des Roussettes 98 de chez Louis Magnin et… le Cru Marestel de Msieur Dupasquier. Et voilà, en moins de neuf mois, c’est rebelote, Msieur Dupasquier, il m’a de nouveau flingué à l’aube et relégué une fois de plus au niveau de rookie de la dégustation… vraiment, le Dupasquier, y m’énerve !

Soi-dit en passant, tout cela est vachement bon et si le Chave finit en tête, je suis frappé de la réserve potentielle de la seconde roussette, oui, oui, la « Dupasquier ».

 

 

Pour le vin suivant retour sur un Chignin Bergeron du domaine Raymond Quénard 98. La robe s’éclaircit, le nez lui est plus discret avec des notes lactiques et du floral. Mais en bouche, malgré une pointe solaire, la bestiole s’avère être un petit bijou de précision avec une finale entre gras, frais et amers vachement top ! Charming one !
Ensuite et pour refaire la paire, on retrouve le Chignin Bergeron de Magnin, sur 98 qui sauvignone joyeusement au pif et au bec au point d’en perdre notre savoyard. On retrouve aussi le trio fraicheur/amers/gras sur la finale. Est-ce le côté sauvignon, mais je préfère nettement le premier des deux, ici.
Reste le Sparing Partner sur le millésime, soit l’Hermitage Blanc de Chave 1998. Et là, gros désaccord avec l’organisateur, j’suis vraiment pas emballé. Pourqwaaaa ? Parce qu’au pif, en plus de quelques notes d’amandes, j’ai une impression de bois, en bouche, aussi. Comme la tension n’est pas trop au rendez-vous, que le solaire de l’Hermitage se fait bien sentir, ce ne sont pas les amers nobles, le côté tannique et le gourmand de la finale qui viennent modifier le verdict, plaçant le vin 3e sur la série. J’entends déjà les hurlements, mais c’est comme cela. J’accorde juste à Philippe que la chose doit encore dormir avant d’être à point…. Wine not ?

 

 

Next stop, la même série mais sur 1999, enfin presque, parce que le Chignin Bergeron de Quénard est ici remplacé par un Vin de Savoie Montmélian 99 de Magnin, quant à lui très sur les agrumes et leur écorce au nez, avec des côtés chardo indéniables et en bouche un grôôôsse acidité. Problème, elle joue un peu seule dans la cour l’acidité et y a pas grand-chose à côté pour l’embellir, sans toutefois vouloir jeter le bébé avec l’eau du bain. Retour aux affaires avec le Chignin Bergeron de Magnin 99 qui relève bien le débat avec un beau nez minéral et épicé ainsi que bouche bien structurée avec des amers soyeux, surtout sur la finale qui en fait un des très beaux vins de la soirée.
Reste l’Hermitage blanc de Chave 99 pour finir le trio. Au nez, on a droit à une belle complexité si ce n’est que les notes citriques et le bois débordent un peu trop mais cela passe sur la bouche, où, si la fraicheur n’est pas des plus violentes, loin de là, l’équilibre est plus qu’intéressant et la très grosse longueur fait à nouveau penser que tout est loin d’être livré. Pour moi encore un cran au-dessus du Chignin.

Reste un vin pour clore cette étonnante rencontre, soit une Roussette 1996 de Raymond Quénard. La truffe rappelle le millésime au nez mais les agrumes ne sont pas en reste. La bouche est tout simplement sublime, tendue par une splendide acidité, longue comme pas deux, avec à nouveau des amers au top ! Ce vin est une des plus belle Roussette que j’ai jamais bues…. Une leçon pour ceux qui boivent ces choses beaucoup trop vite !

Et donc comme d’hab, le Phil nous a fait vibrer, penser, voyager comme lui seul sait le faire avec une rencontre des plus osées mais des plus subtiles entre Chave et Savoie. Grand, tout simplement !

 

 

Reste une très grosse surprise avec le premier des afters, comme on dit dans nos milieux Bono-Bobos-Branchés (juste avant les « pour la route ») : la Mondeuse Harmonie V/V de Trosset 2004 …. ENOOORME ! Tout y est…. Ca flaire le très grand Crozes, registre un poil végétal, ça goûte le grand Cornas, avec un splendide balancier entre pierre et fruit croquant, une magnifique fraicheur, des épices beaux à nourrir en finale et le mavchin qui reste vraiment pas longtemps dans le verre. Z’avez dit TORCHABLE ! A n’éviter sous aucun prétexte !!!!!

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité